La décision d’Ousmane Sonko de répondre, ce mercredi, à la convocation du juge chargé d’instruire le dossier relatif à une affaire de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ dans laquelle il est cité, fait le menu principal des journaux parvenus à l’Agence de presse sénégalaise.
Dans une déclaration relayée, la veille, au soir, par plusieurs médias, le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), a assuré avoir pris une telle décision en s’appuyant sur les conseils de ses avocats et sur des recommandations de religieux et de divers autres acteurs.
Le candidat arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019 fait l’objet d’une information judiciaire consécutive à des accusations de viols et de menaces de mort émanant d’une jeune employée d’un salon de beauté et de massage.
Depuis l’éclatement de cette affaire, l’opposant ne cesse de dénoncer un complot et une machination visant à l’éjecter du jeu politique.
Le député, dont l’immunité parlementaire a été levée dans le cadre de cette affaire, avait auparavant fait part de sa volonté de ne pas déférer à la convocation des enquêteurs et, plus tard, de la justice en émettant des réserves sur la partialité et l’indépendance de la justice.
A ce sujet, le journal Kritik n’hésite pas évoquer une ‘’volte-face patriotique’’.
Pour cette publication, la crainte d’une escalade a été balayée par une médiation religieuse et, Ousmane Sonko, convaincu par son guide religieux de se soumettre à l’autorité de la justice, ravale son vomi et range la confrontation agitée au lendemain de la levée de son immunité parlementaire.
Le terme ‘’volte-face’’ est également employé par Le Témoin qui tente d’en donner les raisons. Il rappelle qu’après avoir dénoncé un ‘’triangle des Bermudes judiciaires, l’opposant a finalement accepté de déférer à la convocation du juge Mamadou Seck.
Le Ndigueul (ordre) de son marabout, les conseils de ses avocats et les demandes d’une partie de l’opposition et de la société civile l’ont conduit à prendre cette décision, croit ainsi savoir ce quotidien.
‘’Il n’y a pas que Serigne Abdou Mbacké, khalife de la famille de Serigne Cheikh Khady Mbacké qui soit intervenu pour amener Sonko à aller répondre à la convocation du juge d’instruction. Les avocats du leader de Pastef ont remué ciel et terre, ces derniers jours pour convaincre leur client de lâcher prise’’, a de son côté rapporté Source A.
Le journal va même plus loin en assurant que l’acceptation du député de répondre à la justice trouve également son explication dans l’assurance faite par ses conseils de faire ‘’effondrer le dossier d’accusation comme un château de cartes’’.
‘’Ousmane Sonko face au juge !’’, une exclamation de Sud Quotidien aux allures de soulagement. Dans la mesure où la ‘’confrontation entre les partisans du jeune leader politique et des forces de l’ordre, tant redoutée par la grande majorité des Sénégalais suite à son refus de déférer à la convocation de la justice, pourrait ne pas avoir lieu’’.
Le journal du groupe Avenir Communication ajoute que le rétropédalage de Sonko est la résultante d’une action menée par son pool d’avocats, la société civile, les mouvements religieux, son guide spirituel et d’autres acteurs politiques.
D’autres publications anticipent déjà d’éventuels développements dans cette affaire, à l’image de Libération qui prédit un ‘’mercredi de tensions’’.
Outre Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye (propriétaire du salon de beauté et de massage) appelés à faire face au juge du huitième cabinet, quatre responsables de Pastef de la ville de Touba et de Frapp devant le Doyen des juges, et 17 femmes membres du parti de l’opposant seront édifiés sur leur sort aujourd’hui. Un mercredi pas comme les autres s’annonce ainsi au tribunal de Dakar, rappelle le journal.
Pour sa part, La Tribune fait savoir que Sonko va déférer à la convocation du juge mais pourrait garder le silence face au magistrat instructeur.
Pendant ce temps, Le Soleil tire le bilan de la riposte à l’épidémie de Covid-19, un an après son déclenchement au Sénégal, en mettant en avant ‘’les chiffres d’une gestion maîtrisée de la pandémie’’.
‘’Plus de 7 milliards de FCFA dépensés en médicaments et produits de prise en charge ; une prévalence de 28 % d’anticorps dans la population générale ; 309.721 tests réalisés par l’Institut Pasteur ; 14.789 malades évacués par le Samu ; 1.453 agents de santé touchés dont 2 décès ; le Sénégal a déjà un taux appréciable de couverture vaccinale en Afrique’’, résume le journal.
AKS
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